Pourquoi j’ai décidé d’arrêter d’acheter des cristaux, de l’encens et des bougies.

La nature et son respect sont à la base du paganisme, de la sorcellerie et des formes plus contemporaines comme la wicca ou encore de bon nombre de pensées new age. Dans les boutiques ésotériques, sur les réseaux sociaux, on voit des cristaux, de l’encens et des bougies à profusion. Pourtant leur consommation, sans cesse croissante, n’est pas sans conséquence sur notre environnement.

Au delà du consumérisme, qui je trouve n’est pas très cohérent avec nos valeurs, il y a les dégats sur l’environnement liés à la production et de l’utilisation de ces produits.
Quels sont les impacts de leur productions, et comment à notre petite échelle nous pouvons lutter contre cela ?

Les cristaux

Je suis moi même férue de cristaux, j’en ai une bonne collection, et je suis convaincue de leur utilité etc. Malgré tout, je ne veux plus en acheter, pour ne pas encourager leur extraction.

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Ma collection personnelle de cristaux. Oui je sais il faut pas mélanger tout comme ça mais c’était pour la photo.

L’extraction des pierres et des métaux rares a un impact désastreux, sur le plan humain comme sur le plan environnemental.

En acheter c’est soutenir un pillage des ressources de notre Terre et souvent l’exploitation de personnes qui travaillent dans des conditions épouvantables.

D’un point de vue humain, l’industrie minière perturbe complètement l’équilibre économique et social.

L’exemple de Madagascar, comme on peut le voir dans de nombreux articles1, illustre tristement cette réalité.
On y apprend que la ruée minière entraîne ( en plus du travail illégal dans les exploitations qui ne sont pas déclarées ) de la prostitution, de l’ivrognerie et le travail des enfants dans les mines.

Des photos de la mine de saphirs de Sakara a Madagasgar.

Dans les cas des mines illégales, le non respect de normes de sécurité entraîne de nombreux accidents. Le travail dans les mines entraîne par ailleurs de nombreuses maladies liées aux conditions de travail comme la silicose2 (une maladie pulmonaire)

D’un point de vue environnemental, c’est simple, ce sont des ressources limités ( d’où leur prix ). Elles peuvent s’épuiser. Leur rareté fait que l’on creuse toujours plus pour répondre à la demande. Cela engendre la déforestations de nouveaux espaces, la pollution des eaux de surface à cause de produits toxiques utilisés, la destruction des sols et l’accélération de l’érosion.

Comme c’est précisé sur le site terre de graines « Aucun label n’existe actuellement garantissant une extraction durable des minéraux, le respect des populations locales ou celui de l’environnement. Tous les coups sont permis. »3 .

Cela s’applique à toutes les ressources minérales, et pas seulement aux pierres semi précieuses, et si la question vous intéresse je vous invite à lire l’article de l’encyclopédie du développement durable concernant les ressources minérales et le développement durable4

L’encens

C’est par le biais de YouTube que j’ai commencé à m’interroger sur la question de l’encens, avec un Haul d’encens d’Émeline Sovadrevna5 et la très bonne vidéo (et très documentée!) d’Ange de Gaïa concernant les encens6.

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En faisant cette photo je me rend compte que j’ai vraiment beaucoup trop d’encens, et qu’en plus ça fait plein d’emballages!

Pour les encens, le soucis réside plus dans la toxicité des encens industriels, pleins de parfums de synthèses, ou des charbons utilisés pour brûler les encens.

Il y a quelques années, des enquêtes7 ont eu lieu concernant les désodorisants intérieurs et leur nocivité, qui portait aussi sur les encens. Elle ont permis de démontrer la présence de produits cancérigènes et issus de l’industrie pétrochimique au sein des bâtons d’encens ( industriels ). Malheureusement, comme le souligne l’Ange de Gaïa dans sa vidéo, ils ne précisent pas quels encens ils ont utilisé et restent très vagues.

Je n’ai pas trouvé de sources à ce sujet, mais je sais que pour les encens en bâtons de personnes très jeunes peuvent être employées pour les faire. Lors de la fabrication traditionnelle, les personnes travaillent sans protection, sans masques, ce qui, vu la volatilité de certaines poudres utilisée, ou de la sciure, nuit sur le long terme à leur santé.
Je ne trouve pas d’informations non plus sur la durabilité des cultures des plantes utilisées dans les encens. Déjà pour la plupart on peut être se douter qu’il y a une utilisation de pesticide, ensuite beaucoup étant des plantes sauvages ou assez rare il a fallu les mettre en culture, et ce peut être au détriment de cultures alimentaires pour les populations locales. ( là encore je fais des suppositions, si vous avez des sources qui contredisent ou confirment cela, je prend ! ).

Quoi qu’il en soit j’ai choisi de ne plus consommer d’encens industriels, et de limiter l’utilisation d’encens en bâtons, et de ne plus acheter de charbons à chicha qui sont très toxiques.

Les bougies

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Vous noterez la subtilité de mon bougeoir Heineken.

En matière de bougies, ce qui me pose problème ce sont les bougies en paraffine ( c’est-à-dire celles que l’on trouve partout, et qui aussi sont les moins chères. ).
La paraffine est un produit extrait des résidus solides du pétrole8. C’est donc une ressource non renouvelable, et polluante.
Pour obtenir sa couleur blanche, on y ajoute de l’eau de javel, ce qui dégage des vapeurs toxiques lorsque cela s’évapore. Ce n’est pas pour rien que l’on dit toujours de ne pas mélanger de javel à de l’eau chaude.

Dans le cas des bougies parfumées, on retrouve le même soucis de toxicité que pour les substances toxiques.

Les bougies telles qu’on les trouve le plus souvent nécessitent donc de la paraffine et peuvent polluer l’air. Pour cette raison j’ai choisi de ne plus en racheter.

– – –

Je pense qu’il est illogique lorsque l’on prône des croyances qui mettent en avant le respect de la Nature d’utiliser pour nos pratiques cultuelles des pierres, des encens et des bougies qui nuisent à l’environnement.

Pour ma part, l’écologie est indissociable de mes croyances, et d’une manière générale, étant dans une démarche visant à moins consommer, je ne souhaite pas alimenter le business autour des croyances.
Je pense sincèrement que l’on n’a pas besoin de je ne sais quels outils ou de beaucoup de consommables pour pratiquer notre foi.

Que peut-on faire contre cela ?

Beaucoup de solutions s’offrent à nous, je vais essayer d’en faire une liste, n’hésitez pas à me donner d’autres idées je suis preneuse !

Pour les cristaux

– Acheter moins de cristaux ( pas besoin de 5 améthystes pour pratiquer la lithothérapie ! )
– Acheter des cristaux d’occasion ( on en trouve même parfois chez Emmaüs ! )
– Ne plus acheter de cristaux du tout.
– Utiliser des pierres trouvées ou ramassées lors d’une balade dans la nature.

Pour les encens

– Utiliser ses encens en aérant bien la pièce
– Utiliser des encens naturels et bios
– Utiliser des encens en grains sur des charbons naturels
– Brûler de la sauge que l’on fait pousser soit même
– ne pas en utiliser

Pour les bougies

– Utiliser ses bougies en aérant bien la pièce
– Récupérer les restes de paraffine pour faire de nouvelles bougies
– Acheter des bougies à la cire d’abeilles ( mais exploitation animale ! )
– Acheter des bougies à la cire végétale ( bio si possible ! )
– Faire soi même ses bougies avec de la cire végétale.

Je vous remercie d’avoir lu cet article jusqu’au bout !

Mes sources :

1 – Concernant l’exploitation minière à Madagascar
https://fr.mongabay.com/2017/08/quarrive-t-il-apres-un-boom-minier-photographies-a-madagascar/

http://www.taloha.info/document.php?id=319

http://www.agter.org/bdf/fr/corpus_chemin/fiche-chemin-326.html

photos de la mine de Sakara
http://www.a3-madagascar.org/supporting-africas-mining-sector/
http://www.artnet.fr/artistes/pascal-maitre/mine-de-saphir-sakara-madagascar-bvaMSG_mNvbSBt4sWNjfUQ2

2 – Concernant la silicose

https://www.ritimo.org/Le-tueur-silencieux-les-travailleurs-de-l-agate-de-Khambhat-combattent-la

3 – Citation du site Terre de graines

http://www.terredegraines.fr/blog/graines-ou-mineraux

4 – Article de l’encyclopédie du développement durable concernant les ressources minérales et le développement durable

http://www.encyclopedie-dd.org/encyclopedie/territoires/3-2-les-ressources-minerales/ressources-minerales-et

5 – Vidéo d’Emeline Sovadrevna
https://www.youtube.com/watch?v=odhsR1sagYY

6 – Vidéo d’Ange de Gaïa

https://www.youtube.com/watch?v=sgMtuN-tfYY

7 – Concernant la toxicité des encens industriels

http://www.ademe.fr/ebene-exposition-polluants-emis-bougies-encens-environnements-interieurs

http://www.senat.fr/rap/r07-176-1/r07-176-146.html

https://www.sciencesetavenir.fr/sante/bruler-de-l-encens-produit-des-concentrations-elevees-de-polluants-volatils_116362

http://www.cstb.fr/archives/webzines/editions/edition-de-juin-2010/encens-industriel-ou-encens-naturel-leurs-emissions-sont-differentes.html

8 – Concernant les bougies en paraffine
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paraffine

http://www.cnrtl.fr/definition/paraffine

https://www.fournisseur-energie.com/impact-environnemental-bougies/

 

 

Merci à Clara pour sa relecture attentive ❤

 

21 réflexions au sujet de « Pourquoi j’ai décidé d’arrêter d’acheter des cristaux, de l’encens et des bougies. »

  1. Helena Fradet

    Bonsoir merçi pour toutes ces informations ( cachées ) c’est exact que l’on a pas besoin de plusieurs pierres pareils , en tout cas, de vous lire cela fait réfléchir a la situation.. je vous souhaite de passer de joyeuses fetes de fin d’année (y)

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  2. Caroline Vigneron

    Excellente réflexion! J’achète de plus en plus de trucs d’occasion, surtout dans le domaine des vêtements, des couvertures…, et c’est sûr que c’est une démarche qu’on peut appliquer à beaucoup de domaines. Aller farfouiller à Emmaüs ou autres magasins de ce genre (ebay…), c’est comme d’aller adopter un animal à la SPA plutôt que de l’acheter en animalerie. Du coup, comme ça, j’adopte des pulls 100% laine, des vestes en cuir fourré, des couvertures laine… (je ne supporte plus le synthétique, et pas seulement sur le plan éthique/écologique), et je me sens comme une bergère avec tout un troupeau dont je m’efforce de prendre soin! Et ça marche aussi pour les pierres.
    Et ramasser des objets « précieux » dans la nature c’est aussi mener une quête pleine de sens, et c’est de l’ordre du méditatif: trouver des pierres, des plumes, voir parfois des ossements… Et ça permet de se constituer une collection d’outils très personnels!
    Pour ce qui est des encens/parfums, j’ai tendance à opter pour des encens « liquides », avec des huiles essentielles bio, utilisées avec de plus en plus de parcimonie (plus la sensibilité augmente, plus on se contente de peu, je suppose?!).

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    1. draen moon Auteur de l’article

      J’ai globalement la même démarche! j’essaye d’acheter un maximum de seconde main, de faire de la récup et de ne pas consommer plus que nécessaire… Jusque là je n’avais pas appliqué cette réflexion aux pierres, bougies et encens, mais avec le temps de toute façon je me rend compte que j’en ai de moins en moins besoin.

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  3. Lylie

    Je suis entièrement d’accord en plus d etre végétarienne depuis presque 30 ans et sensible à l’écologie je fais mes bougies avec de la cire végétale.
    J’ai bcp de cristaux , de récup.. de toute façon certaines pierres sont rarissime a force d avoir été exploiter il en ira de tout comme ça dans le temps .
    Les encens aussi je me les procure en Inde je n en achète plus à cultura ou autre… Je me suis rendu compte de la différence !!
    Sans compter Qu ils sont fabriquer sur base de bambou.. . Sans commentaires tout le monde connaît les déforestation au profit des uniculture .
    Votre article est intéressant et éveillera peut etre certains consommateur et consommatrices vers une esotherie responsable .
    Merci

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  4. Ping : Culture Magic #3 – La Nuit / La Nuit

  5. La Nébuleuse

    Effectivement j’ai voyagé à Madagascar cet automne et plusieurs personnes m’ont raconté à quel point les mines de saphir entretenaient un trafic et une violence accrue dans la région concernée, qui est celle de Madagascar où il y a le plus d’armes à feux en circulation… C’est un peu la catastrophe. A côté de ça c’est compliqué parce qu’il y a des pierres plus répandues style labradorite qui sont vendues très souvent par les populations des différents vilages de Madagascar, et ça leur donne un complément de revenu très important. Arbitrer entre tout ça sur place n’est pas facile, donc j’ai acheté deux ou trois pierres en un mois et demi (pour des raisons esthétiques, je ne pratique pas la lithothérapie), et je me suis dit que ça m’éviterait d’en acheter en France sans savoir d’où ça vient

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    1. draen moon Auteur de l’article

      Merci pour ton commentaire !
      Une fois sur place c’est plus simple de nuancer. Je suis d’accord avec toi autant les acheter sur place quand tu peux à peu près savoir d’où elles proviennent qu’en France où on a aucune traçabilité!

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  6. Ping : Revue de web – été 2018 • Inspiration • La Lune Mauve

  7. Marine

    Merci beaucoup pour cet article extrêmement pertinent, c’est vrai qu’au début de notre pratique on ne pense pas forcément à ces choses-là.
    Depuis quelques temps j’applique la même démarche aux huiles essentielles, que j’adore et utilise depuis de nombreuses années, mais qui sont malheureusement sur-consommées et parfois utilisées à mauvais escient !

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    1. draen moon Auteur de l’article

      Il faut toujours essayer d’appliquer notre questionnement à tous les aspects de notre pratique et à notre consommation d’une manière générale!
      Pour les huiles essentielles c’est sur qu’il y a aussi un effet de mode qui fait que les utilisations ne se font pas forcément en toute connaissance de cause, avec des produits puissants…

      En tout cas ravie que mon article t’ai plu!

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  8. Ping : Le Pot-Pourri Culture / Juin 2019 – La petite créature

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